Thierry,
le fait que vous ayez joué une fois de plus
la Ligue des Champions, sans réussir à
vous rapprocher de la finale, ne remet pas en cause
votre attachement à Arsenal ?
T.H.: Ah non ! J'ai toujours
dit que je suis content, ici. C'est le plus important
pour moi. Tout ce que je voulais, c'était jouer
au football. Alors, ce qui m'arrive aujourd'hui, c'est
du bonus. Tout ce qui m'arrive c'est du bonus. Mon
nom a pris une autre dimension ici. Si j'ai toujours
envie de rester ? Il n'y a rien qui.... Ce n'est pas
parce qu'on n'a pas encore gagné la Ligue des
Champions que cela me donne envie d'aller voir ailleurs.
Un petit mot sur Chelsea, qui vient d'être sacré
champion d'Angleterre...
T.H.: "Bravo". Voilà,
c'est le petit mot... Bravo, parce que c'est vrai
que tout le monde les a attaqués parce qu'ils
ont de l'argent, parce qu'ils ont la possibilité
d'avoir un effectif extraordinaire. Mais, à
un moemnt donné, ils ont créé
une équipe. L'argent les a aidés à
créer ça, mais ce n'est pas ça
qui les a fait gagner. Ce qui les a fait gagner, c'est
d'avoir une équipe extraordinaire.
A quand le ballon d'or ?
T.H.: Je ne sais pas. La dernière
fois, j'ai vu un journaliste anglais qui m'a dit qu'il
avait voté Ronaldinho parce qu'il rigolait
tout le temps. Il faut que je travaille mon sourire,
peut-être...
Votre façon de fêter un but peut être
mal interprétée...
T.H.: Je sais que les gens sont
parfois un peu choqués quand ils me voient
célébrer mes buts, mais il n'y a rien
de méchant. Je dis toujours que j'ai grandi
dans la cité et que j'ai été
bien éduqué. Mais, tu as beau sortir
de la cité, pour que la cité sorte de
toi... Il y a toujours des moments où le côté
"cité" ressort et il y a des fois
où ça s'exprime sur le terrain. Mais
vous regarderez, je ne suis pas un joueur méchant.
Je suis comme je suis, je ne fais de mal à
personne. Il faut que je sourie un peu plus quand
je marque des buts ? Oui, je sais...
Vous sentez l'équipe de France d'aujourd'hui
en progrès tout de même ?
T.H.: Contre Israël, c'est
une des premières fois que je sentais qu'on
contrôlait un match. Il y avait de la maîtrise,
on était un peu plus serein derrière,
on avait plus la capacité à mettre la
balle au sol devant, on se cherchait entre les lignes.
De tout temps, ce n'est pas parce que tu as des joueurs
extraordinaires que tu gagnes.
Vous arrive-t-il de douter de
la qualification de l'équipe de France pour
la Coupe du monde 2006 ? Parce que les observateurs
s'inquiètent, quand même...
T.H.: C'est tout à fait
normal, nous aussi on est inquiet. Il ne faut pas
croire que, quand je rentre chez moi, je suis serein.
Mais encore une fois, le football, ça ne tient
à rien. C'est vrai, par exemple, que les Suisses
ont eu des occasions contre nous, mais nous avons
les occasions les plus franches. A l'arrivée,
on n'en met pas une.
Il y a quelques exclus de cette équipe de France.
Comme Robert Pires, par exemple...
T.H.: Robert Pires, en forme,
il joue partout, il peut jouer dans toutes les équipes
du monde. Anelka ? Pareil, mais ce ne sont pas mes
choix, ce n'est pas à moi de décider.
Mais Robert, ça fait longtemps que je joue
avec lui et il m'en a fait "manger", des
buts. Merci d'ailleurs !
Comprenez-vous les difficultés
que peut rencontrer Raymond Domenech ?
T.H.: Des fois, je me dis que
je deviendrai coach, et d'autres fois, non. Ca n'est
pas facile parce qu'on essaie de reconstruire des
choses et je sais très bien que les résultats
ne sont pas là, je sais très bien que
tout le monde est inquiet. On l'est aussi. En même
temps, je sais que la critique, bonne ou mauvaise,
fait avancer.
Téléfoot - Propos
recueillis par David Astorga |